À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, nous tournons les projecteurs vers quatre femmes remarquables, qui œuvrent dans l’industrie du cidre au Québec. Chacune à sa manière, ces femmes de conviction et de passion font rayonner le cidre du Québec et elles sont autant d’inspirations pour les cidricultrices de demain.
JOSÉE CARTIER
Arrivée au cidre un peu par hasard, Josée Cartier était une femme de chiffres. Depuis qu’elle a troqué les grands livres pour acquérir, en 2011, un verger de plus de 15 000 pommiers avec son frère David et son mari Jean-Pierre Potelle, elle ne compte plus les heures. Et à voir le large sourire qu’elle affiche lorsqu’elle parle de sa seconde carrière, on devine que ce n’est pas seulement une nouvelle vocation qu’elle a trouvé sur le versant sud du mont Rougemont, mais un petit coin de paradis. Surtout au printemps, lorsque les pommiers du Domaine Cartier-Potelle sont en fleurs et que les cidres sont prêts à conquérir de nouveaux consommateurs. Si elle reconnaît chez la nouvelle génération un intérêt pour les prêts-à-boire et les cidres fermiers, Josée Cartier continue de croire aux vertus du cidre de glace du Québec, surtout depuis l’adoption de l’indication géographique protégée, qui garantit le caractère unique de ce produit authentiquement québécois. Ceux de Cartier-Potelle brillent par leur élégance et leur profondeur. Josée Cartier propose de les découvrir en formule « agrotourisme expérientiel », pour les apprécier à leur juste valeur. En dégustant un verre du Cidre Fortifié sur la terrasse du domaine – vue imprenable sur le mont Saint-Grégoire, en prime – on se dit qu’elle a tout compris.
STÉPHANIE BEAUDOIN
Stéphanie Beaudoin a croqué dans la pomme en 1994 et elle n’a jamais démordu depuis. Quiconque apprécie les cidres du Québec depuis un moment l’a déjà croisée au hasard de dégustation et de salon. Impossible de rester de glace devant cette entrepreneure pétillante, dont l’énergie galvanise et irradie. Le dynamisme que Stéphanie Beaudoin et son mari François Pouliot ont insufflé à l’industrie québécoise du cidre est immense et leur créativité a fait école. Depuis La Face Cachée de la Pomme jusqu’au Verger Hemmingford, le couple a su démocratiser les cidres auprès des consommateurs d’ici – avec les cidres en cannette, notamment – sans jamais sacrifier la qualité. Ce n’est pas un hasard si leur longue histoire d’amour avec le cidre a été couronnée de plus de 150 prix et distinctions. L’une des grandes forces de Stéphanie Beaudoin a été d’insuffler à ses cidres, toute gamme confondue, une identité forte, à l’image de sa personnalité flamboyante. Femme de style et de bon goût, l’artiste en art visuel a mis son sens de l’esthétisme au service des cidres du Québec et a ainsi conquis une toute nouvelle génération de consommateurs qui posent fièrement avec leurs canettes aux couleurs éclatantes. Presque aussi colorées que leur créatrice…
JUSTINE THERRIEN
Depuis 2017, elle a cofondé deux compagnies de cidre (l’une à Montréal, l’autre à Dunham) et planté quelque 40 000 pieds de vignes à Frelighsburg, dans les Cantons-de-l’Est. L’ennui et les temps libres, Justine Therrien ne connaît pas trop. Loin de s’en plaindre, la trentenaire – et maman de deux jeunes garçons – en redemande. Sommelière de formation, elle a travaillé pendant quelques années dans des agences de vins et spiritueux avant de se lancer en affaires avec son conjoint, Julien Niquet. Entrepreneurs tous azimuts, ils ont développé les cidreries Alma et Fleuri, en attendant que les vignes de la Maison agricole Joy Hill ne produisent leurs premiers fruits. Si leur premier né, Alma Compagnie de cidre, a connu un fort succès populaire avec des cidres en canette, le couple fait aussi le bonheur des amateurs de cidre funky avec une gamme de cidres fermiers, fermentés avec levures indigènes, tantôt bios sous la marque Fleuri, tantôt issus de pommiers sauvages des forêts de l’est du Québec. Des cidres vibrants, droits et singuliers, à l’image d’une agricultrice nouveau genre, bien ancrée dans son terroir et l’esprit bouillonnant d’idées et de nouveaux projets.
CATHERINE ST-GEORGES
Méconnue du grand public, Catherine St-Georges n’en est pas moins une figure majeure de l’industrie québécoise du cidre, dont elle dirige l’association de producteurs depuis près de 15 ans! À ses débuts, en 2007, les cidres d’ici peinaient à se frayer un chemin jusqu’à la table des consommateurs d’ici. Depuis ce temps, les Producteurs de cidre du Québec ont fait des pas de géant. Ce travail s’est fait d’abord à travers d’événements d’envergure comme le Mondial des cidres SAQ, la Semaine du cidre et La Grande Presse, mais aussi grâce à une reconnaissance de l’appellation réservée – Cidre de glace du Québec – IGP en 2014 et à une refonte complète de l’image de la marque Cidre du Québec, en 2019. Catherine St-Georges a su accompagner les producteurs de cidre dans leur succès, comme en témoignent aujourd’hui l’engouement pour les produits alcoolisés de la pomme – toute catégorie confondue. Bien au-delà du travail, la vie de Catherine St-Georges bat au rythme du cidre du Québec. Encore aujourd’hui, elle ne se lasse pas de découvrir les nouveautés dont ses membres inondent le marché, tant à la SAQ qu’en épiceries fines. Les fermiers, les « funky », les prêts-à-boire et tout produit qui sort des sentiers battus ne font que nourrir sa passion encore ardente pour les cidres d’ici. Vraiment, on peut dire qu’elle a le cidre du Québec tatoué sur le cœur!
Et toutes ces autres femmes!
Loin d’être les seules à nourrir l’industrie cidricole, ces quatre femmes inspirantes sont le reflet d’une règle qui se dessine dans l’industrie québécoise du cidre. Parmi les nombreux talents féminins qui font battre le cœur du Cidre du Québec, notons, entre autres – car elles sont nombreuses, ceux d’Ève Larouche (Le Somnambule, Saint-Henri), d’Audrenne Demoy (Du Minot, Hemmingford), de Chantal Guimond (Domaine ValBrome, Fulford), de Eve Grenier (Cidrerie Compton, Compton), de Julie Hébert (Domaine Lafrance, Saint-Joseph-du-lac) de Nathalie Rainville (Qui sème récolte, Saint-Jean-de-Matha), d’Audrey-Anne Lussier (Equinoxe, Farnham), d’Andrée St-Denis (Mckeown, Rougemont), de Sandra Ouellet du (Bilodeau, Saint-Pierre) et de Louise Dupuis, force tranquille du Clos Saragnat, à Frelighsburg.
En plus de nos productrices de cidre, nous rendons hommage aujourd’hui à toutes celles qui travaillent dans la cuverie, aux ventes, au marketing ou en boutique, mais aussi aux conseillères en épiceries, aux sommelières, mixologues, aux chroniqueuses spécialisées et aussi à l’équipe très féminine de Cidre du Québec. Chacune à sa manière, ces femmes passionnées font briller notre industrie florissante et nous rendent infiniment fiers.
Avec toute notre gratitude, on vous lève notre verre (de cidre) bien haut. Santé!